Gain de productivité, de créativité, augmentation du chiffre d’affaires, motivation accrue... Voilà ce que 24h de liberté en plus dans une semaine m’ont permis d’obtenir. Depuis un an, même si j’adore mon travail, je consacre une journée complète à mon bien-être : cultiver mes amitiés, ma passion pour la cuisine, recharger mes batteries… Le résultat est sans appel. J’ai même augmenté mon chiffre d’affaires de 40 % !!! Essayer la semaine de 4 jours, c’est l’adopter.
Mais au fait, comment c’est arrivé ?
Constat de départ : une vie pauvre…
Nous sommes en novembre 2022. Au cours d’une formation, je rencontre une personne qui me raconte le temps qu’elle passe avec ses enfants grâce au choix conscient d’un emploi à temps partiel. Je perçois dans son discours une vraie sincérité et pas un truc du genre : en te disant ça, j’essaye de me persuader que c’est bon pour moi.
Ses paroles raisonnent en moi à l’heure où je me questionne beaucoup par rapport à mes difficultés à atteindre mes objectifs.
À cette époque-là, pour la première fois, je développe un eczéma sur les bras. Je me sens très fatiguée. Je n’arrête jamais, quitte à passer plus de temps à communiquer qu’à produire. Parce que ça me donne bonne conscience. Parce que mes rentrées sont « limites ». Parce que je ne m’autorise pas à travailler moins.
À côté de ça, je commence à souffrir d’une vie personnelle très (trop) pauvre. Toutes mes activités sociales ou presque tournent autour du travail.
Autre constat : non seulement, je ne gagne pas assez d’argent pour me sentir en sécurité mais en plus, je n’ai pas assez de temps pour moi. En aucun cas, je ne profite de la liberté d’être indépendante. Je fonctionne comme une salariée avec les inconvénients (et l’insécurité) de l’entrepreneuriat.
Parallèlement, au fil de mes écoutes, je fais la découverte du slow working à travers des podcasts comme Ma Slow Boite, Slow Freelancing et L’Instant Optimaliste. Le concept me convainc rapidement : travailler moins (mais mieux) pour gagner plus (pas forcément en argent), ça me parle. C’est ce dont j’ai besoin.
Comment j’ai mis en pratique la semaine de 4 jours ?
Fin décembre 2022, je décide de prendre 10 jours de congé quoi qu’il m’en coûte, et d’écouter les messages de mon corps qui hurle à l’épuisement. Durant cette dizaine, je me coupe quasi complètement des réseaux sociaux, ne conservant qu’une bulle amicale restreinte dans Whats’App.
Cette pause m’aura permis d’y voir plus clair et de prendre l’ultime décision qui va impacter considérablement ma gestion du temps : organiser mon travail 4 jours par semaine et me réserver une journée complète. Un objectif : remplir ma vie personnelle de rencontres et d’activités nourrissantes.
Dans mon agenda, tout était écrit noir sur blanc. Je n’avais pris que 4 jours de congé avant ma pause hivernale. Je travaillais tous les jours et passais beaucoup (trop) de temps à communiquer, sans résultat.
Dès la première semaine de janvier 2023, je décide donc de réduire mon temps de travail, en prenant soin que mes client•es ne le remarque pas, ou à tout le moins, ne soient pas affecté•es par ma décision.
Au départ, je ne m’impose aucun jour pour faire une pause.
Enfin, j’essaye autant que possible de continuer à travailler dans les mêmes tranches horaires que précédemment, c’est-à-dire de +/- 8h30 à 17h-18h avec une longue pause (min. 2h) à midi (je suis très peu performante en début d’après-midi). Je veux éviter de surcharger mes journées.
Contraintes, risques et obstacles
Une petite voix qui s’appelle culpabilité
Je ne vais pas te mentir. Chaque semaine, une petite voix qui s’appelle culpabilité vient me (re)mettre au défi avec une phrase du genre : franchement, t’es pas un peu gonflée ? As-tu vraiment besoin de cette journée de congé ?
J’ai tellement été conditionnée à travailler (au moins) 5 jours par semaine qu’il m’est difficile de faire autrement. D’ailleurs, j’en ai très peu parlé autour de moi. J’ai même attendu un an avant d’écrire cet article, histoire de collecter les preuves suffisantes pour pouvoir rétorquer à la moindre critique.
Le risque, c'est aussi d'accepter de se laisser surcharger de tâches pour les autres quand on est off. Qu’on te demande de faire quelque chose ou que tu en prennes l’initiative, il faut veiller à garder du temps pour soi. Sinon, on passe à côté de l’objectif. Plus facile à dire qu’à faire, je sais… C'est une question de priorisation.
La peur du vide
Il m’est parfois arrivé de me demander ce que j’allais bien pourvoir faire de cette journée off. Voilà un signe que mon travail prend trop place dans ma vie. Un risque pour beaucoup d’entrepreneur•es, je pense. D’où la nécessité de cultiver (ou de planter) autre chose.
Spoiler alert : je ne me suis jamais ennuyée durant ma journée de break.
Un jour fixe, qui me convient le mieux
J’ai finalement choisi un jour fixe pour prendre soin de moi. En milieu de semaine.
J’ai parfois testé d’autres jours, comme le vendredi, mais, en fin de semaine, je termine avec un niveau de fatigue ou de stress qui ne permet pas de profiter pleinement de cette journée.
Des journées trop chargées
Cette année, j’ai aussi fait l’expérience de trop charger les journées où je travaille, même si je croyais avoir anticipé cet inconvénient. Tu t’en doutes, j’en ai payé les conséquences.
En effet, mon jour off ne m’a servi qu’à me reposer tant j’avais épuisé mes ressources. Or mon but, pour rappel, c’est aussi de cultiver ce qui me nourrit en tant qu’être humain : mon couple, mes amitiés, mes passions… Pas seulement recharger mes batteries.
Et l’équilibre dans tout ça ?
Alors pour éviter tout ça, il a été question de prioriser et de prendre de « bonnes » décisions.
J’ai donc privilégié la fluidité, c’est-à-dire les missions qui viennent sans effort (les fameux 80 % de la loi de Pareto), ainsi que le travail pour mes client•es, souvent au détriment de ma communication.
Mais, la communication - quelque soit le domaine dans lequel on entreprend - c’est le gage de futures collaborations, de futurs contrats. Du moins, à condition de le faire de façon stratégique.
Par ailleurs, en ce qui me concerne, communiquer, ça fait partie de moi. J’adore partager mes ressentis, mes expériences et mes inspirations. Alors, quand il m’est arrivé de ne plus avoir le temps de le faire, il m’a vraiment manqué quelque chose.
À mi-parcours, j’ai dû rééquilibrer tout ça.
J’ai réussi à rationaliser ma manière de communiquer. Par exemple, j'ai pris une décision que j’avais beaucoup de mal à prendre depuis plusieurs années : passer de 3 comptes Instagram à 1 seul ! Ça a l’air bête mais je ne parvenais pas à envisager de mélanger ma passion pour la lecture et mon style de vie slow, avec ma sphère professionnelle. C’est maintenant chose faite et j’ai ainsi réduit ma charge mentale.
Dans le même ordre d’idées, j’ai fait appel à une community manager professionnelle, Lydie Capron (Social Lab 67) pour mettre en place un calendrier éditorial. Plus besoin de réfléchir tous les jours ou presque à ce que je vais publier sur mon blog ou mes réseaux sociaux. Toutes les thématiques sont planifiées dans un calendrier. Je prends quelques heures chaque semaine pour créer du contenu et programmer mes publications, ce qui m'évite de passer trop de temps sur les réseaux. Ma charge mentale s’en trouve encore réduite et je reprends plaisir à communiquer.
Enfin, j’ai investi dans une galerie photos personnalisée avec Emilie Valet pour avoir continuellement de la matière visuelle à partager pour illustrer mes services et mes contenus.
Résultats : plus d’argent et plus de temps
Plus 40 % de chiffre d’affaires !
Avec une augmentation de mon chiffre d’affaires de 40 %, je ne peux que me réjouir de ma nouvelle organisation. J’ai enfin atteint mes objectifs en termes de rentabilité. En privilégiant la fluidité, j’ai décroché de nouveaux contrats, notamment pour TopDesk, la Fondation Chimay Wartoise et la régionale namuroise d'Écolo.
En recentrant mes activités sur mes missions 4 jours par semaine, j’ai gagné en productivité et en motivation.
Ma vision de l’autonomie a changé
Avec une journée off par semaine, j’ai le luxe de pouvoir prendre du recul. Consciemment ou pas, mon cerveau met plus facilement les choses en perspective et j’ai ainsi pu prendre des décisions qui me simplifient la vie.
En priorisant mes missions, j’ai été forcée d’envisager de déléguer certaines tâches ou de me faire aider, notamment dans le domaine de la communication. Ça a changé ma vision de l’autonomie.
Depuis le départ de mon activité indépendante, je reste accrochée à l’idée qu’entepreneuse solo, je dois dépendre le moins possible d’autres prestataires, afin de limiter mes dépenses.
Grâce à ma nouvelle organisation, j’ai pris conscience de cette croyance limitante. Je n'ai plus eu le choix de déléguer. Je me suis ainsi rendu compte qu'en investissant au bon endroit, j'ai libéré du temps pour ce que je fais le mieux et que je peux facturer. J’ai aussi travaillé sur mon rapport à l’argent et mis le doigt sur ma peur du manque.
Aujourd’hui, je vois l’autonomie autrement. Je reste persuadée qu’il vaut toujours mieux s’y connaître un peu dans tout pour éviter de se faire arnaquer et pour obtenir le meilleur de ses partenaires. Mais aujourd’hui, je pense que déléguer, c’est indispensable pour être rentable. On n'entreprend pas solo. S'entourer, c'est primordial.
Les conditions d’un mieux-être
En travaillant un jour de moins par semaine, je prends davantage soin de mon énergie. J’ai du temps pour faire de l’activité physique, recharger mes batteries, cuisiner des plats équilibrés et même rêvasser.
Je me suis autorisée à m’offrir les conditions d’un mieux-être.
Pour la petite histoire, mon eczéma a disparu dans les premières semaines de janvier 2023 et n’est jamais revenu (sans rien faire).
4 voyages en 2023
En 2023, je suis partie 4 fois en voyage (Rhône-Alpes, Pays de Herve, Écosse et Côte d’Opale) en prenant à peu près 16 jours de congé. Ça a été complètement suffisant.
Je n’attends pas ou plus les congés (encore moins une hypothétique retraite) pour m’adonner à mes passions ou me reposer. Je le fais ! Je vis !
Plus de créativité
Last but not least… J’ai aussi gagné en créativité. Comme tu peux le découvrir dans mon article consacré à ce sujet, la créativité nécessite du repos, du vide et d’autres activités pour faire germer les idées.
En m’octroyant une journée pour tout ça, je réunis les conditions pour cultiver ma créativité au quotidien.
Conclusion
Au vu des résultats, je choisis de persévérer dans cette voie. Je me lance même de nouveaux défis :
durant ma journée off, cultiver davantage mon réseau amical (j’ai trop souvent consacré ce temps à des tâches ménagères ou au repos)
trouver de la fluidité dans la relance les ateliers de formation Allume ta Plume (initiation au référencement, à l’écriture inclusive, aux techniques de copywriting…)
mettre en place une tarification qui se détache de la valeur horaire.
Réduire et/ou réaménager son temps de travail, ça implique de bien se connaître, de respecter son fonctionnement pour optimiser son organisation. Ma façon de faire ne conviendra peut-être pas à ta situation, ni à tes besoins. C’est à toi d’observer comment tu te comportes naturellement pour découvrir ce qui te convient le mieux.
Par ailleurs, changer fait peur et il n’est pas toujours évident de lâcher prise. Pour y faire face, je te suggère la lecture de Qui a piqué mon fromage ? Comment s’adapter au changement, un conte plein de bon sens.
Travailler moins pour gagner plus, c’est possible ! J’en fais l’expérience depuis que j’ai choisi de travailler 4 jours par semaine. Il y a tant à gagner en terme de productivité, de motivation, de créativité et de bien-être et de santé.
Et toi ? As-tu déjà pensé à diminuer ton temps de travail ? À travailler moins, mais mieux ?
Te sens-tu en accord avec tes valeurs ?
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